Chez l’homme, l’apparition de troubles urinaires est de plus en plus fréquente avec l’âge. En effet, ce sont près de 30% des quinquagénaires et 50% des septuagénaires et plus, qui sont touchés. Ces chiffres, en aucun cas anodins, sont la preuve que ce mal touche une partie significative de la gente masculine. Beaucoup de personnes sujettes à ce problème n’en comprennent souvent pas la cause et surtout, l’attitude à adopter en pareille situation.

 

Les Symptômes

Nombreux sont les signes annonciateurs de troubles urinaires chez l’homme. Ces symptômes sont en fait des irrégularités qui surviennent lorsque vous ressentez le besoin de vider votre vessie :

La dysurie

Elle est la difficulté à uriner par excellence chez l’homme. C’est donc le symptôme par lequel la présence de troubles urinaires se manifeste le plus souvent.  Elle est caractérisée par des sensations de brûlures intenses lors de la miction qui peut en devenir très douloureuse.

Une miction par poussée

Elle est souvent liée au symptôme précédent. En effet, si vous avez des difficultés à uriner ou remarquez que votre jet urinaire est faible, vous aurez instinctivement envie de faire une poussée abdominale. Or, cette poussée n’est strictement pas nécessaire en temps normal.

Un jet dysfonctionnel

Le jet peut être en arrosoir, haché (miction entrecoupée ou interrompue plusieurs fois de suite) ou hésitant (processus urinaire lent ou retardé).

La nycturie

C’est le besoin d’uriner plusieurs fois et de façon intempestive en pleine nuit.

La faiblesse du jet urinaire

Si vous remarquez que votre jet urinaire a perdu en force, alors il y a fort à parier que vous souffrez de troubles urinaires.

Une impression de miction inachevée

Où vous aurez la sensation que la vessie ne s’est pas entièrement libérée après la vidange vésicale.

La présence de gouttes retardataires

Des gouttes d’urine qui surviennent alors que la miction est terminée.

Une miction traînante/des gouttes terminales

La vidange vésicale s’achève très lentement au point de finir par un écoulement au goutte à goutte.

L’incontinence urinaire

C’est la perte involontaire d’urine. Elle peut se produire de différentes manières : spontanément, en goutte à goutte,  durant un effort ou en continu.

La présence de sang dans les urines

Les causes chez l’homme

Plusieurs raisons peuvent expliquer la manifestation de troubles urinaires chez l’homme. En effet, d’un cas à un autre, la difficulté à uriner chez l’homme peut résulter de causes très différentes.

  • Une hyperplasie bénigne de la prostate (HBP)

    L’hyperplasie bénigne de la prostate, encore appelée adénome prostatique, est la cause la plus fréquente de troubles urinaires masculins. Touchant principalement les hommes de plus de 50 ans, cette affection non cancéreuse se traduit par un grossissement de la prostate. La personne concernée ressentira alors divers troubles : incontinence, miction par poussée, faiblesse du jet urinaire, gouttes retardataires, envie urgente d’uriner, etc.

  • Une contraction dysfonctionnelle de la vessie

    Le bon fonctionnement de la vessie est essentiel au processus de miction. Lorsque cette dernière rencontre des problèmes de contraction, il n’est alors pas surprenant de voir apparaître des troubles urinaires.

    Une contraction dysfonctionnelle de la vessie peut s’expliquer de trois façons :

    • Une hypocontractilité de la vessie : La vessie est ici distendue et se contracte mal. C’est la principale cause de dysurie ;
    • Une hyperactivité vésicale : la vessie se contracte trop fréquemment et de manière involontaire ;
    • Une vessie acontractile : la vessie est toute flasque et ne se contracte plus. Cette situation facilite une incontinence urinaire par regorgement.
  • Une infection urinaire

    Grâce à son urètre plus long, l’homme est moins sujet aux infections urinaires que la femme. Cependant, lorsqu’elles surviennent, elles peuvent être plus graves et tout aussi douloureuses.

    Les infections urinaires sont causées par la présence de bactéries. Selon l’endroit où elles se développent, on compte quatre types d’infections :

    • L’urétrite : c’est la présence et la prolifération de germes dans l’urètre ;
    • La prostatite : on parle de prostatite lorsque l’infection et/ou l'inflammation touche la prostate. Il existe deux types de prostatites : la prostatite aigüe et la prostatite chronique. La prostatite est souvent accompagnée de fièvre, de brûlures urinaires, de présence de sang dans les urines, de vidange vésicale par poussée et d’envies pressantes et fréquentes d’uriner ;
    • La cystite : La cystite est une infection urinaire localisée au niveau de la vessie. Elle est cependant très rare chez l’homme ;
    • La pyélonéphrite : c’est une inflammation du rein causée par une infection de bactéries. Elle ne survient pas d’elle-même mais découle plutôt  d’une urétrite ou d’une cystite. L’infection commence donc au niveau de la vessie ou de l’urètre avant de se propager au rein.
  • Le cancer de la prostate

    Le cancer de la prostate représente une bonne partie des cancers masculins (25%). Généralement, les troubles urinaires qui en découlent n’apparaissent que très tardivement. Le cancer étant silencieux à ses débuts, la survenance de symptômes ou de difficultés à uriner n’intervient que lorsque ce dernier est déjà à un stade avancé.

  • L’obstruction de l’urètre

    Lorsque l’urètre est obstrué, l’évacuation de l’urine devient alors très difficile. S’il n’est pas débouché rapidement, des troubles urinaires commencent à apparaître.

    L’obstruction de l’urètre peut provenir d’une sténose urétrale (rétrécissement du canal de l’urètre), d’un élément interne (caillot de sang) ou d’un élément externe (grain de sable, cristaux, etc.).

    Toutefois, certaines causes de troubles urinaires (hypertrophie bénigne de la prostate, urétrite ou cancer de la prostate) peuvent également entraîner une obstruction de l’urètre.

  • Le cancer du rein

    Tout comme le cancer de la prostate, le cancer du rein n’a généralement aucun symptôme à ses débuts. Seuls des examens permettent de l’identifier. Toutefois, la présence de sang dans les urines peut être le signe d’un cancer du rein bien installé.

  • Le diabète

    Avec l’âge, près de 40% des personnes souffrant de diabète commencent à présenter des troubles urinaires. Toutefois, ces personnes ont souvent la fâcheuse manie de ne pas en informer leur médecin. Cela peut être soit par pudeur, soit par négligence, soit par ignorance.

    Le diabète attaque les nerfs de la vessie qui devient alors hypoactive ou hyperactive. De plus, il rend les patients particulièrement vulnérables aux infections urinaires.

  • Les effets secondaires des médicaments

    Certains médicaments peuvent être à l’origine de difficultés à uriner chez l’homme. Plus précisément, il s’agit des effets secondaires liés à leur prise. Ce cas concerne principalement les catégories suivantes :

    • Les relaxants musculaires ;
    • Les décongestionnants nasaux ;
    • Les médicaments antidépresseurs ;
    • Les médicaments diurétiques.

    Les traitements concernés peuvent favoriser une baisse du contrôle de la miction et donc, une incontinence urinaire. Les symptômes, alors observés, sont : une incontinence urinaire par poussée, par regorgement, par impétuosité mais également une rétention urinaire.

    Bien que le problème de fuites urinaires engendré par ces médicaments soit généralement temporaire, il est toujours avisé d’en parler à son médecin.

  • Les traumas

    Les traumas de la vessie et de l’urètre peuvent également expliquer la présence de troubles urinaires. En effet, ces traumas sont en réalité des lésions urétrales et vésicales. En dehors de l’incontinence urinaire, ces traumas peuvent entraîner une rétention urinaire, une dysurie et la présence de sang dans les urines.

  • L’instabilité émotionnelle

    Les problèmes de miction peuvent trouver leur source, ou la raison de leur persistance, dans un état émotionnel instable. Deux grandes causes psychologiques en sont souvent responsables :

    • La dépression : les problèmes d’incontinence peuvent toucher les personnes ayant un état psychologique (très) fragile. Ces personnes manquent cruellement de confiance en elles et n’ont d’elles-mêmes, et de leur corps, que l’image altérée renvoyée par la société et leur entourage. Cette perte de confiance en soi, couplée à un état de renoncement, finissent par impacter le plancher pelvien. S’ensuit alors une perte de contrôle de la vessie. Des difficultés urinaires telles que les fuites ou la rétention commencent ainsi à apparaître ;
    • Le stress et l’anxiété : Le côté émotionnel étant étroitement lié à celui physique, il est normal que l’instabilité du premier ait des répercussions sur le second. Une personne constamment stressée et/ou anxieuse ressentira la moindre tension de la vessie. Elle aura alors envie d’uriner fréquemment et urgemment, même si la vessie n’est pas vraiment pleine.
  • Les maux neurologiques

    Diverses maladies peuvent être à l’origine de difficultés à uriner chez l’homme (maladie de Parkinson, sclérose en plaques, accidents vasculaires cérébraux (AVC), etc). En effet, une vessie correctement fonctionnelle dépend du système nerveux cervical et de la moelle épinière. Lorsque ces postes de commande sont touchés par un mal neurologique, il est donc logique de voir des troubles urinaires se manifester. Bien évidemment, le type de difficultés urinaires observé dépend de la partie touchée, du mal en cause et de la personne concernée.

    Généralement, lorsque la moelle épinière est touchée, le patient peut souffrir de rétentions urinaires (complètes ou partielles), d’envie fréquente d’uriner (pollakiurie), de fuites mictionnelles, de nycturie ou encore d’envie urgente d’uriner.

    Du côté du cerveau, les troubles urinaires remarqués sont pratiquement les mêmes (avec la rétention urinaire en moins). La fréquence des infections urinaires augmente aussi drastiquement.

Les traitements

Les traitements des troubles urinaires sont variés. Ils sont classés en deux catégories : les médicaments et les chirurgies. Cependant, il existe également de nouveaux types de traitements dont les résultats sont plus que prometteurs.

  • Les médicaments

    Lorsque vous souffrez de troubles urinaires, vous ne devez absolument pas vous soigner vous-même. Devant la pluralité de difficultés urinaires existantes, il vaut mieux consulter un urologue. Seul ce dernier, après une série de tests et d’entretiens, sera en mesure de déterminer le traitement le plus adapté pour vous. La situation sera d’autant plus délicate si vous présentez des symptômes mixtes.

    Généralement, lorsque vous êtes atteint d’incontinence urinaire d’urgence, les médecins recommandent des anticholinergiques. Si vous êtes sujet à des infections urinaires, votre traitement sera plutôt basé sur la prise d’antibiotiques. Si l’hyperplasie bénigne de la prostate est ce dont vous souffrez, le médecin pourrait vous prescrire des alphabloquants.

    Il est même possible que votre médecin vous préconise plutôt une rééducation au lieu d’un traitement médicamenteux. Quoiqu’il en soit, tout dépendra des observations qu’il fera sur votre état de santé.

Les chirurgies

Si le médecin estime qu’un traitement médicamenteux sera inefficace, alors une intervention chirurgicale sera sûrement considérée. Des chirurgies mineures aux plus importantes, il en existe plusieurs pour traiter, et possiblement régler, les difficultés à uriner chez l’homme.

En voici quelques-unes :

  • La dilatation urétrale

    La dilatation urétrale est une chirurgie mineure dont l’objectif est d’agrandir un canal urétral trop étroit et qui rend le passage de l’urine difficile.

    Le patient est d’abord mis sous anesthésie locale à l’aide d’un gel anesthésiant. Ensuite, le médecin lui insère des dilatateurs (bougies stériles lubrifiées) de taille croissante dans l’urètre afin d’avoir une ouverture satisfaisante. Il peut arriver qu’une sonde urinaire soit posée en fin d’opération.

    Cette opération est réalisée afin de traiter une sténose urétrale. Toutefois, elle peut également servir à traiter des infections urinaires récidivantes ou une vidange anormale.

  • La résection transurétrale de la prostate (RTUP)

    La résection transurétrale de la prostate a pour but de réduire ou supprimer une obstruction centrale de la prostate qui empêche l’urine de s’écouler. Favorisant ainsi une meilleure vidange vésicale, elle peut être préconisée dans certains cas de rétention. Cependant, elle est plus couramment utilisée pour traiter des cas d’hyperplasie bénigne de la prostate. Elle consiste en l’introduction d’un petit appareil dans le pénis afin de réséquer l’intérieur de la prostate.

    Il existe trois types de RTUP :

    • La résection bipolaire.
    • L’énucléation de la prostate.
    • La vaporisation de la prostate.
  • Méatotomie de l’urètre

    Encore appelée « méatoplastie » de l’urètre, la méatotomie de l’urètre, à l’instar d’une dilatation urétrale, a pour but d’élargir l’ouverture du méat urinaire. Elle est conseillée lorsque plusieurs dilatations urétrales ont été insuffisantes. Elle est donc pratiquée dans des cas de sténose urétrale sévère et récidivante.

    Cette intervention consiste à faire une incision dans la sténose afin d’obtenir une bonne ouverture.

    L’urétrotomie interne pour sténose urétrale

    Elle consiste à utiliser un laser afin de faire une incision dans la cicatrice responsable de la sténose.

Les traitements innovateurs 

De nouveaux traitements voient constamment le jour afin de traiter au mieux les difficultés à uriner chez l’homme. Parmi ces innovations, deux sont particulièrement très intéressantes : l’Optilume et le Rezum.

  • L’Optilume

    L’Optilume est un nouveau moyen de traiter la sténose urétrale. Cette technique est un mix entre une dilatation par ballon et l’administration de médicaments. Elle est plus efficace qu’une dilatation classique (le débit urinaire est amélioré de 290%) et inhibe fortement la croissance de tissus cicatriciels (réduction des symptômes de sténose de 80%).

  • Le Rezum

    Cette nouvelle technique est très efficace contre l’hyperplasie bénigne de la prostate. Elle utilise des vapeurs d’eau, générées par le système Rezum, qu’elle injecte dans la prostate. Le volume de la prostate peut alors baisser de 40% en 6 mois.

Conclusion

Différentes raisons peuvent expliquer la présence de troubles urinaires. Cela peut être une infection, une hypertrophie de la prostate ou même un cancer du rein. Si vous avez des difficultés à uriner ou remarquez des irrégularités lors de la miction, contactez nos urologues au plus vite !