La vie sexuelle de l'homme peut être perturbée par l'apparition et le développement de certains maux dont fait partie la dysfonction érectile. Affectant la vie d'un homme sur trois après la quarantaine, cet ensemble de troubles, parfois qualifié de « pannes » est l'une des plus grandes préoccupations de la gent masculine dans le domaine de la santé sexuelle. En raison de son caractère longtemps considéré comme honteux, la dysfonction érectile est encore mal comprise. Voici l'essentiel à savoir au sujet de la dysfonction érectile chez l'homme.

Qu'est-ce que la dysfonction érectile ?

La dysfonction érectile est une dysfonction sexuelle qui touche exclusivement les hommes. Ce terme désigne l'ensemble de troubles qui ont longtemps été qualifiés de façon péjorative d'« impuissance ». Également appelée « trouble de l'érection », la dysfonction érectile qualifie le fait de ne pas pouvoir ou d'éprouver des difficultés à maintenir une érection suffisante à une pénétration durable.

La dysfonction érectile pouvant survenir sur le court ou le long terme, elle implique une répétition des « pannes » qui empêchent l'engagement dans des rapports sexuels. Généralement, une récurrence dans l'instabilité ou l'absence des érections pendant trois mois au moins est nécessaire à la prononciation d'un diagnostic de trouble érectile. Selon les cas et le quotidient du patient, la dysfonction érectile ou DE peut être catégorisée comme étant d'origine organique, psychologique ou mixte.

Est-ce fréquent ?

Malgré qu'elle soit encore taboue, la dysfonction érectile touche plus d'hommes qu'il n'y parait. Ce problème sexuel est en effet à prévalence élevée chez les hommes, surtout lorsque l'âge avance. D'après l'étude MMAS, ce sont 40 % des hommes qui ont atteint 40 ans qui présentent des troubles de l'érection qui nuit à leur vie sexuelle.

Selon la même étude, chaque décennie en plus, passé la quarantaine, augmente de 10 % la prévalence des troubles érectiles. Malheureusement, en dépit de cette forte proportion de prévalence de la maladie, ce sont à peine 25 % des hommes concernés qui consultent un médecin.

L'enquête IFOP Les hommes et les problèmes d'érection : le grand tabou ? révèle que 61 % des hommes reconnaissent avoir fait face à des troubles érectiles au moins une fois. Ceux-ci se manifestent à 9 % comme une impossibilité à avoir une érection, à 18 % comme une insuffisance de désir et à 24 % comme un manque de fermeté de l'érection.

L'éjaculation précoce qui est parfois associée à un dysfonctionnement érectile touche 30 % des hommes selon l'enquête CSF.

Les causes de la dysfonction érectile

Les troubles de l'érection peuvent toucher les hommes à tout âge. Cependant, il existe quelques causes récurrentes qui sont à la base de l'apparition de cette maladie chez les hommes. Il s'agit principalement de causes organiques ou psychologiques.

  • Les troubles psychologiques

    Des troubles psychologiques peuvent être à l'origine des troubles de l'érection chez l'homme. D'après les sexologues, un stress intense peut créer un blocage psychologique qui se traduit par une difficulté du pénis à entrer en érection. D'autres troubles psychologiques tels que l'anxiété et la dépression peuvent également être à la base de problèmes érectiles.

  • Les problèmes vasculaires

    Un taux de cholestérol trop élevé, des problèmes d'hypertension artérielle ou encore le diabète sont des causes de dysfonction érectile.

    Une mauvaise circulation du sang dans l'organe sexuel se manifeste parfois par une baisse de la qualité des érections chez l'homme. C'est en effet l'afflux de sang dans le pénis qui lui permet de se gonfler et de créer une érection.

  • Les problèmes neurologiques

    Le système neurologique intervient en partie dans l'érection de l'organe sexuel chez l'homme. De cette manière, des maladies neurodégénératives telles que la sclérose en plaques ou la maladie de Parkinson peuvent avoir la dysfonction érectile comme symptôme. Le diabète et d'autres maladies qui affectent les terminaisons peuvent également être mis en cause.

    À l'issue de certaines interventions chirurgicales sur le pénis, les testicules ou les corps caverneux, le dysfonctionnement érectile est l'une des séquelles possibles. Dans le cas de chirurgie pour le traitement du cancer de la prostate, les nerfs responsables de l'érection peuvent aussi être atteints.

  • Les troubles hormonaux

    En raison de l'implication des hormones dans le processus d'érection, des problèmes hormonaux peuvent être inhibiteurs de l'érection. Une production insuffisante de testostérone surtout en cas d'andropause est une cause fréquente de dysfonction érectile.

  • Les drogues légales et illégales

    La consommation de substances chimiques créée parfois des troubles de l'érection chez les patients. Le tabagisme et la prise de certaines drogues peuvent donc impacter négativement le quotidien sexuel en affectant les performances sexuelles.

    Certains médicaments pris dans le cadre d'un traitement de certaines maladies comme les antihypertenseurs et les médicaments contre la dépression ont également pour effet secondaire une réduction de la qualité de l'érection.

Les symptômes

Selon les patients, les problèmes d'impuissance sexuelle peuvent se présenter sous divers symptômes. En fonction du traitement préconisé par le médecin, ces symptômes peuvent évoluer au fil du temps. Généralement, le symptôme de troubles érectiles le plus courant est l'incapacité de mettre son pénis en érection, même après des préliminaires sexuels.

Parfois, le problème se manifeste par une perte de l'érection au cours du rapport et avant l'atteinte de l'orgasme par l'homme. La qualité de l'érection atteinte est parfois insuffisante et empêche la pénétration du ou de la partenaire pendant le rapport sexuel.

Le diagnostic

La première étape vers une guérison de la dysfonction érectile consiste en ce que le patient consulte un médecin généraliste ou un urologue. Avant de pouvoir poser un diagnostic sur la maladie, le médecin a recours à certains tests pour évaluer la gravité de la situation.

La qualité de l'érection est d'abord évaluée par l'utilisation d'un HES qui permet de mettre une note sur une échelle de 1 à 4. Elle se fait avant, et plusieurs fois au cours du traitement, pour permettre au médecin de faire un suivi complet.

Pour déterminer les facteurs à risque et les causes des troubles érectiles chez le patient, le médecin peut demander des analyses sanguines et d'autres tests pour identifier des maladies potentielles. Un questionnaire préalable peut être rempli en ligne pour faire un état des lieux sommaire de la situation sexuelle du patient et les effets du problème sur lui.

Comment prévenir la dysfonction érectile ?

Pour réduire au minimum le risque de développer des troubles, quelques habitudes sont à adopter pour prévenir les effets de l'impuissance chez l'homme. Le désir sexuel peut être suscité plus aisément en se créant une hygiène de vie plus saine.

En fonction des cas, il est primordial de contrôler ou de prévenir le risque de diabète. Les traitements contre le diabète doivent donc être scrupuleusement suivis par les patients qui souffrent de dysfonction érectile.

La prise de poids incontrôlée est également à éviter en s'imposant une activité sportive régulière. Dans l'optique de réduire considérablement les risques liés à la consommation de drogues, l'arrêt de la cigarette et une consommation modérée d'alcool sont obligatoires.

Il est également nécessaire que le patient consulte son médecin pour identifier les médicaments qui peuvent être des causes de dysfonctions sexuelles.

Les traitements possibles

En fonction des causes et des facteurs inhibiteurs de l'érection identifiés par le médecin, le traitement de la dysfonction érectile diffère.

  • Les traitements oraux de PDE-5

    Pour un traitement de première intention de la dysfonction érectile, des médicaments appelés inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (PDE-5). Il s'agit notamment du viagra ou sildénafil, et d'un autre médicament qu'est le tadalafil. Ce type de médicament permet de faciliter la circulation sanguine pour favoriser l'érection sexuelle et l'éjaculation.

  • Les suppositoires intra-urétraux

    Lorsque les comprimés sont inefficaces, les suppositoires intra-urétraux sont une alternative simple à employer. Ils sont à introduire dans l'urètre quelques minutes avant l'acte sexuel.

  • Les injections intra-caverneuses de vasodilatateurs

    Dans le but d'améliorer la qualité des érections, les injections intra-caverneuses de vasodilatateurs dans les corps caverneux sont pratiques. En revanche, elles peuvent avoir le priapisme comme effet secondaire qui est assez dérangeant. C'est en effet une érection prolongée, irréductible et douloureuse qui survient sans stimulation sexuelle.

  • L'injection de plasma

    La circulation sanguine du pénis peut être améliorée par l'injection de plasma riche en plaquettes. Peu douloureuse et efficace, elle permet d'améliorer la performance sexuelle sans contre-indications absolues.

  • L'onde de chocs

    Pour traiter sans douleur les troubles érectiles, la thérapie par onde de chocs est le choix parfait. Elle permet une régénération vasculaire progressive au niveau de l'appareil sexuel.

  • Les implants péniens

    Pour un traitement sur le long terme, les implants péniens sont une solution idéale pour les hommes qui ont des problèmes d'origine neurologique. L'implant peut être gonflable ou malléable, mais nécessite un budget assez conséquent.

  • L'hormonothérapie

    Les patients qui ont des problèmes érectiles d'origine hormonale peuvent recourir à l'hormonothérapie de remplacement bio-identique. Il s'agit d'une thérapie entièrement personnalisée en fonction des besoins des patients.

Les références

Guide de pratique de l'Association des urologues du Canada : dysfonction érectile. Trustin Domes, Borna Tadayon Najafabadi, Matthew Roberts, Jeffrey Campbell, Ryan Flannigan, Phil Bach, Premal Patel, Gavin Langille, Yonah Krakowsky, Philippe D. Violette.

Erectile Dysfunction. Canadian Diabetes Association Clinical Practice Guidelines Expert Committee, Gerald Brock, William Harper. Erectile dysfunction.

Impotence and Its Medical and Psychosocial Correlates :Results of the Massachusetts Male Aging Study. Henry A. Feldman, Irwin Goldstein, Dimitrios G. Hatzichristou, Robert J. Krane and John B. McKinlay.