Contrairement à la croyance populaire, l'incontinence urinaire ne touche pas que les femmes et peut aussi affecter les hommes. Cette maladie se caractérise par toute fuite involontaire d'urine qui occasionne un malaise pour la personne et est le fardeau quotidien de près de 2 millions d'hommes.

En raison de la différence de l'appareil excréteur masculin avec celui de la femme, l'incontinence peut être variable d'un patient à l'autre. En dépit de toutes les idées reçues, il existe différents types d'incontinences urinaires qui se manifestent et se traitent différemment. Focus !

Les causes chez l'homme

Dans de nombreux cas, la perte involontaire d'urine chez l'homme est la conséquence d'un traitement médical ou d'une chirurgie. Des interventions de chirurgie telles que la prostatectomie peuvent endommager les tissus du sphincter et causer des fuites passagères ou persistantes.

Certaines affections telles que l'hyperplasie bénigne de la prostate (augmentation de la taille de la prostate) peuvent être mises en cause en cas d'incontinence urinaire masculine. D'autres pathologies comme les maladies dégénératives (sclérose en plaques, maladie de Parkinson, etc.) ou le diabète ont parfois un lien avec les problèmes de fuites urinaires.

Des maladies touchant à la prostate, la vessie ou l'urètre (constipation importante, vessie hypoactive ou hyperactive) sont aussi à la base de l'incontinence urinaire masculine. De la même manière, les traitements médicamenteux comme les diurétiques peuvent influencer le fonctionnement des sphincters. Il faut souligner que de mauvaises habitudes de vie (obésité, mauvaise alimentation, etc.) constituent aussi des facteurs à risque.

Les causes de l'incontinence urinaire chez l'homme

Les types d'incontinence chez l'homme

Les fuites urinaires chez les hommes se manifestent de différentes manières. De ce fait, il existe différents types d'incontinences urinaires chez l'homme.

  • L'incontinence à l'effort

    Lorsque le patient est atteint d'incontinence d'effort, les fuites urinaires se produisent lorsque la pression intra-abdominale change. Cela arrive donc pendant des mouvements suscités par une activité physique de la plus légère à la plus importante. Les fuites dues à ce type d'incontinence surviennent quand l'homme tousse, rit, éternue, marche ou change simplement de position.

    Ce type d'incontinence est fréquemment observé lorsque les muscles sphincter sont atteints ou fragilisés après une chirurgie de la prostate pour traiter le cancer. Toutefois, elle peut disparaitre dans les trois mois qui suivent l'intervention.

  • L'incontinence d'urgence

    Encore appelée impériosité urinaire, l'incontinence d'urgence est caractérisée par une envie pressante et soudaine d'uriner. Ce symptôme est la traduction d'une hyperactivité vésicale et d'une contraction intempestive de la vessie qui cause des fuites urinaires. La pression exercée sur le sphincter en devient si importante que la fuite se produit en même temps ou immédiatement après la contraction du muscle vésical.

  • L'incontinence mixte

    L'incontinence mixte est caractérisée par des symptômes de l'incontinence d'effort et de celle par impériosité. Quand elle survient, il est courant que l'un des types de la maladie soit dominant et nécessite un soin médical prioritaire.

  • L'incontinence par regorgement

    L'incontinence par regorgement est la forme la plus courante de l'incontinence chez l'homme. Elle consiste en un trop-plein d'urine dans la vessie causé par un obstacle à l'écoulement normal de l'urine (comme une prostate trop volumineuse). Sa capacité de stockage étant dépassée, la vessie élimine l'urine régulièrement goutte à goutte.

  • Les gouttes retardataires

    Hormis les principaux types d'incontinences, il existe quelques troubles urinaires qui impactent tout aussi négativement la vie des souffrants. Les gouttes retardataires désignent les dernières gouttes d'urine qui ne sont pas évacuées en totalité au cours de la miction. Quelque temps après la miction, ces gouttes peuvent s'échapper en une quantité plus au moins importante après avoir été retenues.

    Ce problème urinaire peut affecter des hommes de tout âge et est souvent causé par un jet urinaire trop faible. Malgré leur aspect anodin à première vue, les gouttes retardataires doivent être traitées par un médecin, au risque de conduire à des complications.

  • Les gouttes terminales

    Également appelées miction trainante, les gouttes terminales sont un achèvement progressif et plutôt lent de la miction. Dans ce cas de troubles urinaires, l'écoulement d'urine à la fin de la miction se fait par goutte-à-goutte, ce qui rend le processus beaucoup plus long. Dans la vie quotidienne, c'est un trouble qui peut vite devenir pénible pour les malades qui en souffrent.

Les exercices

Lorsque l'incontinence de l'homme est causée par un problème de sphincter, il est possible d'avoir recours à des cures de médecines spécialisées comme la physiothérapie. Le spécialiste pourra proposer des exercices de rééducations des muscles du plancher pelvien.

De cette manière, il sera en mesure de mieux évaluer la fonction musculaire et son implication dans les problèmes urinaires.

Il est possible de trouver un professionnel en physiothérapie qui propose des programmes pour les patients qui viennent de subir une chirurgie à risque. Dans certains cas, des exercices à réaliser seul à la maison à l'aide de dispositif d'auto-rééducation périnéale sont intégrés dans le programme.

Dans plus de la moitié des cas d'incontinence d'effort, la pratique de ces exercices de rééducation permet d'observer une amélioration de la santé des hommes concernés.

Quand consulter ?

Pour commencer à recevoir des soins adaptés, il est crucial que les concernés passent par l'intervention d'un médecin. Quand faut-il considérer les fuites urinaires assez graves pour passer à l'étape de la consultation médicale ? Autrement, observer l'évolution des symptômes pendant un délai d'une semaine avant de se diriger vers un médecin n'est pas dramatique.

Même chez les personnes à l'âge avancé, il est nécessaire de consulter, car l'incontinence n'est pas un attribut normal du vieillissement. Afin de leur proposer des solutions adéquates, les médecins doivent établir un diagnostic en se basant sur un examen clinique général et d'autres spécifiques. En premier lieu, un dialogue doit avoir lieu avec le soignant et être précédé par le remplissage d'un formulaire avec des détails médicaux sur la santé du patient.

Un examen cyto-bactériologique des urines (ECBU) ou analyse d'urine est régulièrement nécessaire pour identifier d'éventuelles infections urinaires. La personne à traiter peut être sollicitée pour tenir un calendrier mictionnel en documentant certains détails sur les mictions sur une certaine période. Il peut s'agir de l'heure, du volume d'urine expulsé, mais aussi d'observations supplémentaires faites en rapport avec l'urine.

La quantification du volume des pertes d'urines peut être assurée par un test de protections. Il consiste à réaliser une pesée de l'ensemble des protections urinaires employées au cours de la journée pour obtenir des données plus exactes. Ces examens médicaux ne sont pas systématiques, mais permettent de lever tout doute quant au mécanisme et aux causes de l'incontinence observée.

Les traitements chirurgicaux

Selon les causes identifiées par le médecin comme étant à la base de l'incontinence urinaire masculine, les traitements peuvent être soit médicaux, soit chirurgicaux. Le choix d'une intervention chirurgicale s'impose généralement en correction de l'incontinence urinaire à l'effort qui survient après une chirurgie contre le cancer de la prostate. Des organes prioritaires sont ciblés pour régler les problèmes urinaires chez l'homme :

  • les muscles sphincter,
  • la vessie,
  • l'urètre.

Dans le cas où le patient supporte mal la thérapie par médicaments oraux, avoir recours à des services d'injections de toxine botulique A intravésicales est une solution. Ces injections permettent de calmer la vessie hyperactive. En revanche, leur effet n'est constaté que pour six à neuf mois et elles doivent être renouvelées régulièrement.

Dans l'optique de sauvegarder au maximum la santé du patient, l'intervention est adaptée à son profil médical, mais également à ses antécédents médicaux. La plupart des traitements chirurgicaux sont rapides et peu douloureux pour ceux qui les subissent.

  • Les bandelettes sous-urétrales

    La pose d'une bandelette urinaire sous-urétrale pour homme peut être envisagée pour des fuites urinaires persistant plus de 9 mois après l'ablation de la prostate. Le retour à la continence est immédiat après la pose de bandelettes urinaires.

    Les complications sont rares, mais une difficulté à uriner (dysurie) peut survenir, nécessitant le port de la sonde vésicale plus longtemps, voire une nouvelle intervention. De plus, la pose de bandelettes urinaires ne supprime pas l'intégralité des fuites. En pratique, 50 % des porteurs de bandelettes se plaignent d'avoir toujours des fuites continues, mais ressentent une nette amélioration relative aux fuites liées à l'incontinence d'effort.

  • L'implant sphincter

    Le traitement de l'incontinence sévère de l'homme est réalisé grâce à la pose d'un sphincter artificiel urinaire. Ce choix est préconisé lors de fuites urinaires sévères dépassant des volumes 400 millilitres par 24 heures.

    Contrairement à celui de la femme, le sphincter artificiel masculin est composé d'un manchon gonflable qui entoure l'urètre. Il est commandé par un bouton fixé sur une pompe logée dans une bourse. En surplomb, un réservoir est introduit sous la paroi abdominale et alimente le système avec un liquide stérile qui sert à gonfler le manchon et donc à comprimer l'urètre. Il faut disposer de ses 2 mains pour faire fonctionner la pompe.

    À terme, les patients équipés d'un sphincter artificiel semblent présenter un excellent taux de satisfaction sur le plan urinaire (90 %). Les fabricants conseillent aux patients qui choisissent cette méthode d'éviter certains sports pour ne pas endommager le matériel embarqué ou léser les tissus environnants. Cette option semble pourtant présenter un certain nombre d'inconvénients :

    • risque infectieux,
    • risque d'érosion urétrale,
    • problèmes liés à la manipulation du matériel en cas de troubles de la conscience,
    • perte d'autonomie,
    • usure du matériel.

    Les complications peuvent également être mécaniques : défaillance suite à un blocage de la pompe, fuites de liquide du système, insuffisance d'occlusion avec persistance de l'incontinence urinaire, etc. En parallèle de l'intervention chirurgicale, un traitement de l'hypertrophie de la prostate peut se faire à l'aide de médicaments.

Si les thérapies conventionnelles se révèlent sans effets sur les pertes d'urine, des solutions comme OPTILUME qui est un traitement innovateur d'une sténose urinaire existent. Plusieurs années après l'intervention à l'origine de l'incontinence, le patient peut espérer recevoir un des traitements mentionnés plus haut.

Spécialistes de l'urologie Clinique Marois

Dans les cliniques Marois, réparties à travers tout le Canada, de nombreux spécialistes de l'urologie et des divers traitements de l'incontinence urinaire masculine sont ouverts à recevoir toute personne qui en souffre. Ils leur réservent un accueil chaleureux, mais surtout un programme de soin entièrement façonné sur mesure pour leur apporter satisfaction et soulagement.