Le cancer de la vessie est une tumeur qui concerne aussi bien les hommes que les femmes. Au Canada, c'est le 5e cancer le plus fréquent. Il arrive au 10e rang pour les femmes et au 4e rang pour les hommes. Cette maladie se développe généralement dans les cellules qui forment la paroi interne de la vessie. Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés pour la maladie qui présente un taux de mortalité non négligeable au Canada. Les cliniques Marois présentent l'essentiel à savoir sur le cancer de la vessie.

Qu'est-ce que le cancer de la vessie ?

La vessie fait partie de l'appareil urinaire. Il s'agit d'un organe creux du bassin. Il sert à emmagasiner de l'urine avant qu'elle ne soit évacuée dans le corps humain. Il arrive parfois que les cellules de la vessie subissent des changements qui rendent leur comportement ou leur mode de croissance anormal. Ces changements peuvent entraîner la naissance de tumeurs bénignes non cancéreuses comme les papillonnes.

Cependant, dans les cas les plus graves, les changements dans la vessie peuvent aussi déboucher sur un cancer de la vessie. Le cancer de la vessie est une maladie qui survient en premier lieu dans les cellules de la vessie. Elle touche aussi bien les hommes que les femmes. La tumeur cancéreuse maligne peut ensuite envahir les tissus voisins et même les détruire. S'il n'est pas traité à temps, le cancer de la vessie peut progressivement se propager aux autres parties du corps. Cette tumeur maligne se développe généralement dans l'épithélium transitionnel (les cellules de l'urothélium). L'urothélium se retrouve à l'intérieur de la vessie et dans l'urètre.

Le cancer de la vessie qui survient dans les cellules urothéliales est appelé carcinome transitionnel ou urothélial. 90 % des cancers de la vessie sont des carcinomes urothéliaux. On parle d'un cancer superficiel de la vessie si le cancer atteint uniquement l'urothélium. À ce niveau, on applique une résection transurétrale pour traiter la tumeur. En revanche, cela devient un cancer invasif de la vessie si la tumeur maligne se propage aux muscles de la paroi de la vessie ou aux tissus conjonctifs. Il existe aussi des types rares de cancer de la vessie (adénocarcinome ou carcinome épidermoïde) qui peuvent se manifester.

Les principaux facteurs de risque du cancer vessie

Chaque année au Canada, environ 12 000 Canadiens reçoivent un diagnostic de cancer de la vessie. Plusieurs facteurs de risques sont identifiés concernant cette maladie.

  • Le Tabagisme

    C'est l'un des principaux facteurs de risque du cancer de la vessie. Selon plusieurs études, le risque de cancer de la vessie augmenterait en fonction de la quantité de cigarettes fumées par jour et en fonction du nombre d'années de tabagisme. En 2007, il a été recensé 1798 décès dus au cancer de la vessie au Canada. Les recherches ont montré que dans près de 60 % des décès par cancer de la vessie, le tabagisme était le principal responsable.

    Plusieurs études ont également montré que certaines substances chimiques contenues dans la fumée du tabac favoriseraient le développement d'un cancer. Le tabac contient plus de 4000 produits chimiques différents. Les substances causent une modification génétique des cellules de la vessie, ce qui peut engendrer une tumeur dans la vessie.

    La relation de causalité entre le cancer de la vessie et la consommation de tabac a été reconnue en 1985. Une enquête américaine sur le tabagisme réalisée en 2002-2004 a démontré que les fumeurs présentent 5,5 fois plus de risques de cancer de la vessie que les personnes non-fumeuses.

  • L'âge

    L'âge est également l'un des facteurs à risques avérés du cancer de la vessie. On remarque en effet un net accroissement du nombre de cas de tumeurs dans la vessie avec l'âge. 43 % des hommes atteints de tumeurs dans la vessie ont plus de 75 ans et 85 % ont plus de 60 ans. Ces chiffres sont respectivement de 61 % et 89 % chez les femmes.

  • Les antécédents familiaux et les facteurs génétiques

    Les mutations génétiques héritées ne sont pas toujours une cause principale des tumeurs de la vessie. Le cancer de la vessie n'est pas une maladie familiale. Cependant, dans certains cas, lorsqu'une personne est issue d'une famille dont plusieurs des membres ont eu des cancers de la vessie, il est très probable que la personne elle-même finisse par développer des tumeurs dans sa vessie. Les personnes issues d'une même famille sont en effet pour la plupart toutes exposées aux mêmes cancérogènes, comme le tabac par exemple.

    Il peut également y avoir des mutations génétiques comme celle du gène NAT (N-acetyltransferase) ou du gène GST (Gluthatione-N-transférase) qui rendent l'organisme plus vulnérable à certains éléments toxiques. Les variations acquises de certains gènes comme le gène suppresseur de tumeurs RB1 ou le gène TP53, semblent avoir une importante responsabilité dans le développement des tumeurs de la vessie chez certaines personnes. De plus, les hommes sont plus souvent atteints que les femmes et les cas de cancer de la vessie sont plus fréquents chez les populations de type caucasien.

  • Certaines substances chimiques

    La radiothérapie pelvienne et les médicaments qui contiennent de la chlornaphazine, du cyclophosphamide, de la phénacétine (médicaments antidouleurs), sont également associés aux cancers de la vessie. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la commercialisation de la chlornaphazine a été arrêtée. Le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) a d'ailleurs classé certaines de ces substances comme cancérogènes pour la vessie. L'irritation chronique de la vessie, l'exposition au cyclophosphamide et à l'arsenic sont aussi des facteurs à risques des tumeurs de la vessie.

Quels sont les stades d'évolution du cancer de la vessie ?

On distingue 6 stades pour le cancer de la vessie.

  • Stade 0 ou Tis : on parle ici de carcinome in situ. C'est une tumeur plate.
  • Stade I ou Ta : à ce stade, la tumeur qui ressemble à un champignon se retrouve dans le revêtement interne de la vessie. On parle de Carcinome papillaire non envahissant.
  • Stade T1 : la couche de tissu conjonctif de la paroi de la vessie est envahie par la tumeur. Cependant, les muscles qui entourent cette dernière ne sont pas touchés.
  • Stade T2 : ici, la couche musculaire de la vessie est envahie par la tumeur. À partir du stade T2a, la tumeur se propage à la moitié interne de la couche musculaire. Elle atteint la moitié externe au stade T2b.
  • Stade T3 : le cancer passe au stade T3 lorsque la tumeur s'est propagée aux tissus graisseux autour du muscle de la vessie. A T3a on se retrouve avec une tumeur microscopique invisible. A T3b la tumeur prend du volume. Elle est visible et peut être palpée.
  • Stade T4 : c'est le stade le plus inquiétant pour un cancer de la vessie. A ce niveau la tumeur a envahi la paroi abdominale ou pelvienne et s'est propagée à d'autres organes que la vessie. Il faut toutefois préciser qu'il peut être parfois difficile pour les cancérologues de connaître précisément l'étendue de la maladie sans avoir effectué une chirurgie.

Stades d'évolution du cancer de la vessie

Comment est diagnostiqué le cancer de la vessie chez l'homme et la femme ?

Plusieurs méthodes sont utilisées pour diagnostiquer le cancer de la vessie aussi bien chez les hommes que les femmes. Un certain nombre de symptômes permettent également d'identifier la maladie chez un patient.

  • Les symptômes du cancer de la vessie

    Il n'est pas possible de détecter les signes ou les symptômes du cancer de la vessie à un stade précoce de la maladie. Les symptômes apparaissent généralement au moment où la tumeur a déjà grossi et est suffisamment avancée dans la paroi de la vessie. Certains symptômes peuvent toutefois donner l'alerte quant à la présence de cancer de la vessie dans le corps. L'un des plus courants est l'hématurie ou la présence de sang dans l'urine.

    La couleur de l'urine d'une personne atteinte de cancer de la vessie peut aller d'un jaune rouge pâle à un jaune rouge rouille ou rouge vif. On peut trouver dans l'urine du sang par intermittence ou en permanence. Le sang peut être quelques fois détecté lors d'analyses d'urine au microscope. En dehors de la présence de sang dans l'urine, il faut aussi faire attention à des symptômes tels que :

    • une grande fréquence urinaire,
    • l'urgence mictionnelle,
    • des difficultés à uriner,
    • une sensation de douleur ou de brûlure lors de la miction,
    • des douleurs pelviennes.

    Parfois, le cancer métastatique de la vessie peut entraîner des symptômes tels que :

    • la perte d'appétit ou la perte de poids,
    • la faiblesse ou la fatigue générale,
    • des douleurs osseuses,
    • des enflures au niveau des pieds,
    • la toux ou les essoufflements,
    • une hypertrophie des ganglions lymphatiques.

    A préciser qu'une personne atteinte de cancer de la vessie ne présentera pas forcément tous ces symptômes. De plus, les signes énumérés peuvent signaler la présence d'autres affections dans l'organisme. Les symptômes varient en fonction de la partie du corps touchée par la propagation de la maladie. L'idéal est de consulter un professionnel pour avoir un véritable diagnostic.

  • Les méthodes de diagnostic

    Un cancer détecté rapidement est plus facile à traiter. En général, les personnes sont diagnostiquées après l'apparition des symptômes puisqu'il n'existe pas réellement de test de dépistage pour le cancer. Plusieurs méthodes de diagnostic peuvent être utilisées pour détecter un cancer de la vessie chez un homme ou une femme.

  • La cystoscopie

    C'est l'une des principales méthodes de diagnostic du cancer de la vessie. Pour réaliser une cystoscopie, on insère par l'urètre, un tube creux équipé d'une lentille. Le tube est lentement inséré de manière à ce que la paroi vésicale puisse être examinée par les médecins afin d'y déceler d'éventuelles tumeurs. Habituellement une anesthésie locale est effectuée avant la réalisation d'une cystoscopie. Or, parfois, la procédure est réalisée sur un patient endormi dans les services ambulatoires.

  • L'imagerie médicale

    Cette méthode aide le médecin à savoir si le cancer s'est propagé à d'autres parties du corps. L'imagerie médicale permet de faire une stadification. Les médecins utilisent généralement un appareil d'imagerie médicale pour réaliser l'opération. Selon l'évolution de la maladie et les moyens de l'établissement médical, une « imagerie par résonance magnétique » (IRM) ou une « tomodensitométrie assistée par ordinateur » peut être utilisée.

  • L'échographie

    C'est également une méthode efficace pour détecter la présence de tumeurs dans la vessie. Le médecin utilise des ondes sonores pour avoir une image des organes internes. Le diagnostic du cancer réalisé à travers cette méthode permet au médecin d'avoir une meilleure description du cancer. Il peut ainsi facilement réaliser une classification et une stadification.

Quels sont les traitements du cancer de la vessie ?

Le traitement adopté pour lutter contre le cancer de la vessie dépend du stade qu'atteint la maladie. S'il s'agit d'un cancer sans envahissement musculaire, le traitement préconisé est la résection transurétrale de la vessie. Il s'agit d'une chirurgie d'un jour, réalisée sous anesthésie générale ou rachidienne.

C'est le seul traitement recommandé lorsque la tumeur est limitée à la couche superficielle de la vessie. Pour se débarrasser de la tumeur, le médecin va introduire dans l'urètre un tube rigide et fin muni d'une source lumineuse (cystoscope). Avec l'optique reliée à la caméra du cystoscope, le chirurgien voit directement la paroi de la vessie. Une anse métallique située à l'extrémité de l'instrument va permettre de découper la tumeur pour la séparer du reste de la vessie. Lorsqu'il s'agit d'un cancer avec envahissement musculaire, on opte pour une solution plus radicale (la cystectomie). C'est une intervention chirurgicale qui consiste à retirer l'intégralité de la vessie en cas de dysfonctionnement majeur comme un cancer.

Les moyens de prévention du cancer de la vessie

Plusieurs actions peuvent être adoptées pour prévenir le cancer de la vessie dans l'organisme. La principale chose à faire est d'avoir des habitudes de vie saine. Il faut également cesser ou s'abstenir de fumer puisque le tabac est un grand facteur à risque de la maladie. Il est aussi recommandé de limiter l'exposition aux radiations et aux produits chimiques (solvant).

Les références

  • https://www.lescliniquesmaroisurologue.ca/procedures/resection-transuretrale-de-la-vessie-rtuv/
  • https://bladdercancercanada.org/fr/faits-et-chiffres/
  • https://bladdercancercanada.org/fr/liens-utiles/
  • https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-de-la-vessie/Les-traitements-des-cancers-de-la-vessie-non-infiltrants/La-resection-transuretrale-de-vessie
  • https://www.lemonde.fr/sciences/video/2022/09/12/pourra-t-on-detecter-le-cancer-de-la-vessie-grace-a-un-simple-test-urinaire_6141224_1650684.html

FAQ

Voici les questions les plus fréquentes concernant le cancer de la vessie.

  • Est-ce grave le cancer de la vessie ?

    Le cancer de la vessie est une maladie grave ayant un taux de mortalité très élevé. Selon les statistiques, 77 % des personnes diagnostiquées pour le cancer de la vessie ne vivent pas plus de 5 ans.

  • Quel âge pour le cancer de la vessie ?

    Qu'il soit question d'un homme ou d'une femme, le cancer de la vessie touche généralement les personnes âgées de 5 à 70 ans.

  • Le cancer de la vessie se soigne-t-il bien ?

    Lorsque le cancer a été diagnostiqué au stade non invasif, 80 à 90 % de patients peuvent survivre encore 5 ans avec un traitement approprié comme la résection transurétrale de la vessie. Le taux de survie passe à 50 % s'il s'agit d'une tumeur avec envahissement musculaire.

  • Comment enlever une tumeur dans la vessie ?

    La résection transurétrale est le moyen utilisé pour enlever une tumeur dans la vessie.

  • Les polypes de la vessie sont-ils toujours cancéreux ?

    Les polypes ou tumeurs de la vessie peuvent être bénins, malins ou intermédiaires.